De quoi rêve le frère Luidji ?

De quoi rêve le frère Luidji ?

Je me souviens d’abord de la Cigale, reportée plusieurs fois, et de comment j’étais habillé ce soir là. Je portais un ensemble « Bleu de Paname » orange, mais surtout  je voulais juste « abattre » et aller droit au but !

Pour la scénographie c’était une espèce de “praticable” en plexiglas bleu avec la sirène entreposée au milieu, sûrement ma première date avec des ears monitor (oreille retour) ! C’était très cool, mais pas encore la salle adaptée pour mettre en place ce dont je rêvais. Il s’est passé un changement car pendant le Covid, on avait déjà tellement grandit, que lorsqu’on fait la Cigale, je ne dirais pas que c’était déjà « trop petit » mais en tout cas, on était résolument prêts pour plus grand et plus fort.

Globalement les idées viennent du pur fruit de mon imagination et de mes goûts, en revanche je regarde énormément de concerts sur YouTube, ça permet de jauger ce que je trouve très nul ou à l’inverse fantastique.

J’utilise beaucoup le story-telling pour partager mes idées à toute l’équipe, avec une narration qui va d’un point A à un point B. Par exemple, pour l’Olympia, j’expliquais qu’il nous fallait un véritable “opening,” comme un générique de show. On avait choisi « Agoué » pour introduire la setlist, avec un son de plongeon dans l’eau pour marquer le début du concert. L’idée, c’était de faire ressentir au public cette immersion dès la première note, comme si tout commençait sous l’eau, jusqu’à ce que je “ressorte” de l’eau à la fin du show.

De facto, ça voulait dire qu’une partie de la set-list racontait l’histoire d’un mec immergé et que cela devait se traduire par des chromatiques un peu sombre et bleutés avant de récupérer des tons beaucoup plus chauds une fois qu’on a Nazaré et que je “sorte de l’eau”. Le raconter et l’expliquer comme ça, aide beaucoup plus les équipes à comprendre les idées.

Depuis la fin de la tournée des « petites salles » j’ai envie de changements pour sortir à nouveau du « confort » acquis pendant les 4 ans de tournée, en rafraîchissant certains morceaux les plus anciens de mon catalogue. Ça a payé, puisque on a créé une nouvelle version de « Pour deux âmes solitaires », mais également de « Miskine ».

Pour le stylisme, j’ai fini par me rendre compte que je suis complètement capable d’être autonome, parce que je sais précisément ce que j’aime : LE CUIR ! (rires)

Niveau scénographie, je rêve d’un chef opérateur, c’est à dire quelqu’un qui maîtrise la lumière et pas seulement les projecteurs parce que je rêve de passer un vrai step niveau photographie.

Le chef opérateur dit chef op’ c’est un boug ou une meuf qui est directeur de la photo, responsable créatif et technique des prises de vue et la D.A des images, on retrouve ça surtout au ciné, et dans l’audiovisuel généralement.

J’aimerais que l’apparition des musiciens soit encore plus millimétrée, ils doivent apparaître de manière précise et réfléchie en amont, parce que je veux épurer le plateau. Je rêve de pouvoir gérer mon show d’une main de maître, seul sur scène de manière à me challenger sur ma performance personnelle, affirmer mon personnage et la narration, affirmer le stylisme, aller encore plus loin sur la pyrotechnie qu’on a pu mettre en place durant l’été, avec les festivals. On a recréé l’univers aquatique de mon premier album avec la bonne fumée, et une signature lumineuse plus ciselée, et saillante.

C’est quelque chose qu’on a déjà acquis à partir de l’Olympia et surtout pendant le séminaire Light Design qu’on a fait avec Charly pendant une semaine à La Rochelle (voir Joueurs Clutchs en page 8).

On a fait en sorte que les changements de lumière deviennent des événements en eux-mêmes, et pas seulement une juxtaposition des « tableaux » au fil des chansons, dans le but d’avoir un tableau global et cohérent.

Je rêve de lasers, parce qu’avec les lasers on peut faire énormément de choses, j’arrête pas de regarder des vidéos de lasers et de mariages turcs (parce qu’il y’a beaucoup d’utilisation de laser dans les mariage turcs lol). Bref en ce moment, y’a que ça dans mon explorer instagram !

Cet article est à retrouver dans l'édition 02 de La Gazette du Palace.